Sous son manteau d'automne, le vieux mur de pierre joue à Arlequin.
Sous son manteau d'automne, le vieux mur de pierre joue à Arlequin.
Poète où vas-tu en ce monde en foliePrenant un chemin sans aucune lumière ?Tu sèmes au vent tes graines d’ancoliesCes mots de chiendent, de folie coutumière !Ton œil s’irrite quand notre monde sombreEt pleure à la vue des charniers d’innocentsOu des miséreux, réplique de leur ombre,Marchant au trépas en silence indécent.La consommation, bonheur pour cerveau mouPortant aux damnés meilleur que tes épîtres,Cet infect limon brassé dans les remous,Maudis des rayons tes rimes de bélître.Pêcheur à la ligne, avec tes vers de vase,Tu trempes tes mots dans les eaux corrompuesOù nage à l’envi la société esclaveAux idées d’airain dont-elle s’est repue.Tu ne sers à rien, il te faut t’en allerTel un dieu païen quand tombent les idolesEt qu’arrive enfin un dieu plus adulé.Poète, va-t'en ! les bien-pensants t’immolent.
Je sommeille peinard comme un épicurienAu fond de mon hamac laissant passer les heuresLe cerveau débranché pour ne penser à rienC’est ainsi que j’entends être un libre-penseur.Mais mon calme est troublé par des cris de putoisDes hurlements d’orfraie et quelques aboiementsTombant tout droit du ciel et venant sous mon toitPour y semer la peur et le désagrément.Mais qui Diable peut bien parmi tous mes voisinsMe faire autant d’éclats en criant au scandale ?Je préfère ne pas sonner les argousinsEt rechercher celui hurlant comme un vandale.Je jette le regard par le mur mitoyenMe servant de frontière avec le presbytère.Et je vois le curé ayant trouvé moyenDe découvrir enfin, de la vie le mystère.Le bougre est occupé, soutane relevée,A faire comme il faut tous les préliminairesSur une bonne qui, pour ne rien aggraver,Prend comme position celle du missionnaire.Ces deux-là font du bruit, mais rien que des soupirsDes onomatopées et des gémissements.Il est alors grand temps pour moi de déguerpirEt d’aller voir d’où vient ce fort rugissement.Je lance un œil espion au-dessus de la haieDonnant sur le jardin bordant la synagogueEt je vois le rabbin au pied d’une futaieS’arroser le gosier en jouant à l'oenologue.Il chante une chanson en yddish tristounetA la gloire du vin et des femmes infidèlesAux rondeurs en ballon et puis en balconnetSurtout quand leurs trésors submergent la ridelle.Laissant ce bon rabbi à ses occupationsJe poursuis illico le but de mon enquêteEt là j’entends des cris et vociférationsVenant de la mosquée d’ordinaire si quiète.Je vois un vieil imam, colère dévoilée,Passer un dur savon à un pauvre cyclisteAyant sur son engin les deux roues non voilées,Péché impardonnable pour un bon islamiste.J’invite alors l’imam jouant les adjudantsA cesser de hurler comme fait le muezzinCar il est de bon ton ici en OccidentPour tous les religieux de la mettre en sourdine.Sans remettre en question la foi des sarrasinsIl serait judicieux de faire entorse aux règlesPour éviter un peu d’emmerder ses voisinsTels curé et rabbin ses congénères espiègles.Je m’en retourne donc, le calme revenu,Espérant qu’à mes mots l’imam soit réceptifEn acceptant d’avoir la foi moins continueEt de s’éclairer au Coran alternatif.
Etranges oiseaux de nuit, où allez-vous ?
(photo fournie par Crépusculine)
Le ciel du soir tombe en brasierEn consumant toute lumière.Comme du temps où vous lisiezA l’ombre des roses trémières.C’était l’instant où vous quittiezCe vieux fauteuil sur la terrasseEt vos deux seins sous le bustierFormaient un arc de belle grâce.La cheminée au feu dansantApporte une douce détente,Comme aux instants divertissants,Au son de la valse brillante,Que vos doigts fins sur le clavier,Répandaient en une onde pureEt mon regard était déviéPar votre dos de belle épure.Le lit reçoit en tamisé,Le halo blanc de la veilleuse,Comme aux instants où, attisées,Nos bouches se faisaient cueilleuses.Mais le piano est silencieuxFini Chopin et ses arpègesEt le grand lit aux draps soyeuxEst froid comme un flocon de neige.
Trois oisillons au fond d’un nid,Les champs de blé en vagues douces,Le bleu de la mer infinieEt les traits fins de ta frimousseC’est l’harmonie.Les opéras de Puccini,Les chants gospels dans une église,Le concerto d’AlbinoniEt ta main qui s’immobiliseC’est l’harmonieL’amour dans la famille unie,Le pain offert au pauvre diable,Le retour de l’enfant banniEt ton corps au charme appréciableC’est l’harmonie.L’excuse effaçant l’avanie,La vérité tuant le mensonge,Le droit brisant la tyrannieEt notre amour qui se prolongeC’est l’harmonie.
La lune regarde le poète assis au sommet du piton et se fait cette réflexion :
" Comme c'est curieux, on dirait un point sur un i ".
Un pot à eau dans une mainElle trotte sur le cheminCahin-cahaSa voix est un vrai rossignolSes petits pas frappent le solCahin-cahaComme son charme est captivantDans sa robe ondoyant au ventCahin-cahaElle présente au bord de l’ondeSon grand cruchon de forme rondeCahin-cahaSon pied d’un coup lui fait défautEt la voilà tombée dans l’eauCahin-cahaPour sauver la belle petiteEn trois bonds je me précipiteCahin-cahaElle est marrie d’être drapéeDans des habits aussi trempésCahin-cahaLa branche d’un laurier concourtA sécher les pauvres atoursCahin-cahaNe voulant pas la laisser nueMes bras ont couvert l’ingénueCahin-cahaPour réchauffer son petit cœurL’amour a fourni la chaleurCahin-cahaDepuis ce jour vite j’accoursAux belles criant au secours.Cahin-caha
Mais oserait-on nier que femme a le pouvoirDe mener par le nez les hommes vulnérablesBuvant à grande soif à tous les abreuvoirsPrésentant des contours aux lignes agréables ?Hérode en ce temps-là, eut la très bonne idéeDe prendre pour moitié l’épouse de son frère,Ornant ainsi son front de bois de cervidésEn le faisant passer de mari à beau-frère.La chose ne plut guère à Jean emprisonnéQui du fond du cachot sermonna le tétrarque.A quoi bon être roi si les subordonnésS’autorisent à juger les actes des monarques !La très belle Hérodias en prit un air pincéEt germa en son cœur une horrible vengeance.Elle n’appréciait pas qu’on veuille l’évincerPour le fait qu’à la loi elle ait fait dérogeance.La reine agit alors de manière interlopeEt mena Salomé vers le roi libertinEn posant à dessein , pour unique enveloppe,Quelques voiles très fins sur son corps de catin.Salomé dévoila, dans sa danse lascive,Au roi le moindre grain qu’il y eut sur sa peau.La vue de tels appas dut être bien nocivePour faire qu’Antipas n’eût plus aucun repos.Alors le vieux vicieux pour un acte charnelLui offrit son palais, de l’or, des améthystes.Mais prêtant son oreille au conseil maternelLa garce réclama la tête du baptiste.Hérode commanda, vite qu'on apportâtSur un plateau d’argent la tête détachée.A sa vue, le vieux roi se fit l’amer constat :Les femmes ont parfois des goûts un peu tranchés.EnvoiÔ toi le jeune coq ou bien le vieux chapon,Qui chasse l’ingénue pour en faire conquête,En promettant la lune à la vue du jupon,Souviens-toi que Saint Jean y a perdu la tête.
Ah c’était bien la peineQue des énergumènesProcèdent au classementDu Nouveau TestamentPour les catéchumènesEt faire qu’ils comprennentLe vrai cheminementVers le bon Dieu clément.Alors qu’en vérité les brebis du troupeauSe donnent pour lecture une littératureQui bave les ragots de fesses à tout propos.Pas assez de scandale aux Saintes écritures.Pourquoi je vous demandeAux croyants on commandeFaire pèlerinageSous un haut patronageAfin de recracherPetits et gros péchésSur des chemins de CroixQui grimpent de surcroît.Alors qu’en vérité les brebis du troupeauPréfèrent pour stations celle de la montagneEt puis la balnéaire sans aucun oripeau.La pénitence prend le chemin de cocagne.Le dévot doit verser,Afin de mieux passerDans le chas de l’aiguilleComme une vraie anguille,Son or et son argentPour tous les indigents.Car clefs du paradisSont des maravédis.Alors qu’en vérité les brebis du troupeauSont frappées de myopie juste à l’instant suprêmeOù le clochard mendie en tendant sa chapeau.C’est vrai la charité commence par soi-même.Pour élever l’espritLe pieux doit à tout prixConnaître l’abstinenceEn jeûnant en silence.Car il est entenduQue les gros, les dodusFeront au purgatoireUn jeûne expiatoire.Alors qu’en vérité les brebis du troupeauOnt une faim de loup et vident les assiettesNe laissant pas au ventre un repas de repos.Les âmes n’ont plus droit qu’à ramasser les miettes.La foi est le cheminPour que le genre humainVive en paix éternelleDe façon fraternelle,Sans plus prendre l’épéePour aller s’étriperQue la raison l’emportePour calmer les cohortes.Alors qu’en vérité les brebis du troupeauSont prêtes à partir en ordre de batailleSi un illuminé agite le drapeauFaisant ouvrir en grand, de l’enfer le portail.
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