24 octobre 2006
2
24
/10
/octobre
/2006
12:47
Je sommeille peinard comme un épicurienAu fond de mon hamac laissant passer les heuresLe cerveau débranché pour ne penser à rienC’est ainsi que j’entends être un libre-penseur.Mais mon calme est troublé par des cris de putoisDes hurlements d’orfraie et quelques aboiementsTombant tout droit du ciel et venant sous mon toitPour y semer la peur et le désagrément.Mais qui Diable peut bien parmi tous mes voisinsMe faire autant d’éclats en criant au scandale ?Je préfère ne pas sonner les argousinsEt rechercher celui hurlant comme un vandale.Je jette le regard par le mur mitoyenMe servant de frontière avec le presbytère.Et je vois le curé ayant trouvé moyenDe découvrir enfin, de la vie le mystère.Le bougre est occupé, soutane relevée,A faire comme il faut tous les préliminairesSur une bonne qui, pour ne rien aggraver,Prend comme position celle du missionnaire.Ces deux-là font du bruit, mais rien que des soupirsDes onomatopées et des gémissements.Il est alors grand temps pour moi de déguerpirEt d’aller voir d’où vient ce fort rugissement.Je lance un œil espion au-dessus de la haieDonnant sur le jardin bordant la synagogueEt je vois le rabbin au pied d’une futaieS’arroser le gosier en jouant à l'oenologue.Il chante une chanson en yddish tristounetA la gloire du vin et des femmes infidèlesAux rondeurs en ballon et puis en balconnetSurtout quand leurs trésors submergent la ridelle.Laissant ce bon rabbi à ses occupationsJe poursuis illico le but de mon enquêteEt là j’entends des cris et vociférationsVenant de la mosquée d’ordinaire si quiète.Je vois un vieil imam, colère dévoilée,Passer un dur savon à un pauvre cyclisteAyant sur son engin les deux roues non voilées,Péché impardonnable pour un bon islamiste.J’invite alors l’imam jouant les adjudantsA cesser de hurler comme fait le muezzinCar il est de bon ton ici en OccidentPour tous les religieux de la mettre en sourdine.Sans remettre en question la foi des sarrasinsIl serait judicieux de faire entorse aux règlesPour éviter un peu d’emmerder ses voisinsTels curé et rabbin ses congénères espiègles.Je m’en retourne donc, le calme revenu,Espérant qu’à mes mots l’imam soit réceptifEn acceptant d’avoir la foi moins continueEt de s’éclairer au Coran alternatif.