Il est le point d’embase au fragile équilibre
Sur lequel notre corps vertical est juché
Pour vaquer grâce à lui dans un mouvement libre.
C’est le premier debout et le dernier couché.
Il est mignon peton à la plante burlesque
Alignant tendrement cinq jolis petits pois
Qui peinent dans l’élan de la marche clownesque
Du marmot agitant sa tête en contrepoids.
Agile compagnon, il saute à la marelle
Pour atteindre le ciel où rêvent les enfants
Et fait la galopade aux bonds de sauterelle
Dans les jeux enfantins aux rires triomphants.
Au rendez-vous galant dont le retard s’allonge
Il sait user le temps en cheminant en rond
Avant d’aller danser au bal qui se prolonge
Entre deux escarpins blancs comme un liseron.
Il est parfois tenu d’appliquer la sentence
Que le bon sens inflige aux pénibles lourdauds,
En s’en allant botter, avec de la décence
Un endroit qu’il nous faut nommer « le bas du dos ».
Et quand vient le moment où son rôle succombe
Il fait trotte-menu dans l’effort surhumain
Où chaque jour passé ne mène qu’à la tombe
Vers laquelle il conduit nos pas sur le chemin.