Enfin je vois ma demoiselle
Etinceler votre prunelle
Par mon ramage et par ce vin
Ce doux nectar, ce Chambertin.
Tels vos atours sa robe est belle,
Velours brillant, fine dentelle,
Accroche-cœur pour diablotin,
Rêve plaisant pour libertin.
Gloire à Bacchus, gloire à la treille,
Gloire à la femme, à ses merveilles.
Dans son bouquet sont les prémices,
Les avant-goûts de vos délices,
Mille parfums dans un accord
Dont vos appas sont le décor.
Cuisse et saveur sont les complices
Créant en moi tendres supplices.
Tout comme vous il a du corps
Auquel je crie « encore ! encor ! ».
Gloire à Bacchus, gloire à la treille,
Gloire à la femme, à ses merveilles.
Dans son rubis rouge écarlate
Mon œil y voit, et ça le flatte,
La fraise qui s’en vient orner
Vos lèvres sous le petit nez.
Vous me troublez, ô scélérate,
Quand votre rire espiègle éclate
Sous mes baisers Pontet-Canet
Qui s’en-viennent vous enchaîner.
Gloire à Bacchus, gloire à la treille,
Gloire à la femme, à ses merveilles.
Tant de fruité sur votre bouche
M’invite à vous offrir ma couche,
A devenir votre échanson,
Le gardien de votre blason.
Celui qui vient et qui vous touche
Qui jamais ne vous effarouche
Et vous fait perdre la raison
Dans un voyage en pâmoison.
Gloire à Bacchus, gloire à la treille,
Gloire à la femme, à ses merveilles.