Dans un éther teinté de noir,
L’extrémité d’une main blanche
Cherche à tâtons à se mouvoir
En s’étirant d’un bord de manche.
C’est le toucher qui devient œil
Guidant le pas dans la coulisse
Où chaque chose est un écueil
Autour duquel une ombre glisse.
Éclos alors d’un carillon
Trois tintements dans l’invisible
Qui font l’effet d’un aiguillon
Forçant la marche imprévisible.
Soudain s’entend tout le fracas
Du bris d’un vase en porcelaine
Qui peint un masque de tracas
Sur un faciès chargé d’haleine.
Monte aussitôt dans la maison
La voix hargneuse au ton qui grogne
Comme un gardien d’une prison :
« As-tu vu l’heure infâme ivrogne ? »