Je dois en vérité retirer mon chapeau
Et rendre à qui de droit le plus vibrant hommage
Pour service rendu par un grand personnage
Ayant fait flotter haut mon modeste drapeau.
Parmi les tout-puissants résidants de l'Olympe
J'aurais pu m'incliner par égards sur Héra.
Je préfère subir son effet droséra
En provoquant son ire au-dessus de sa guimpe.
Zeus, dernier rescapé de la faim de Cronos,
Ne pourra décrocher la moindre attention ;
Au risque d'endurer l'âpre punition
Me glissant dans la peau d'un bêlant mérinos.
Quant à Poséidon, le seigneur du liquide,
Il n'aura pas un brin du glorieux laurier,
Même si son courroux m'obligeait à charrier
Le rocher de Sisyphe en châtiment turpide.
J'accepte d'endurer le destin d'Arachné
Plutôt que de devoir concéder un éloge
A la belle Athéna pour son corps sous la toge
Enfiévrant la raison d'un regard détourné.
Le seul à qui je dois faire la révérence
Et me courber bien bas, en tout bien tout honneur,
C'est au divin Éros qui par un trait au cœur
A fait que vous ayez pour moi quelque attirance.