Saviez-vous qu'à la Belle Epoque les gens s'envoyaient des cartes postales sur lesquelles étaient imprimées les chansons à la mode. Outre les paroles, il était également indiqué la partition musicale. Ce moyen permettait de véhiculer les airs de Paris vers la Province.
En voici quelques exemples :
Le fameux "Chant du départ" dont les paroles sont de M.J. Chènier et la musique de Méhul. Les poilus allaient pouvoir l'entonner d'ici peu.
"Myrella la Jolie", créée par Joanyd, sur des paroles de F.L. Bénech et une musique de D. Berniaux, est une chanson dramatique à faire pleurer dans les chaumières.
Pour terminer : "Quand l'amour chante", un petit bijou dont les paroles sont de L. Bousquet et la musique de C. Borel-Clerc.
Chanson polissonne typique de cette période. Elle est pleinement dans le ton du thèatre de Feydeau, de Courteline et des opérettes d'Offenbach.
Je ne peux m'empêcher de vous livrer les paroles :
(refrain) Quand reviennent les beaux jours La saison des amours Les parfums du printemps sont excitants Les charmilles, les buissons S’emplissent de chansons Dans les cœurs le soleil Sonne le réveil Et le plus timide amant Devient entreprenant Exprimant son désir Dans un soupir Les garçons sont enragés Et les fill’s dis’nt le cœur léger J’sais pas c’que j’ai, voici pourquoi Nous avons tant d’émoi Quand le ciel est bleu L’amour nous appelle Tout’s les femmes sont belles Et tous les hommes sont amoureux Quand le ciel est bleu Les femm’s sont charmantes Les cœurs sont joyeux Et l’amour chante. Une épous’ le cœur marri Plaid’ contre son mari Ell’ voudrait le forcer A divorcer Il a fait le scélérat Un’ piqûre dans l’contrat Et gaiment l’avocat Expliqu’ le cas Par un gai matin de mai L’air était parfumé Monsieur voit un mollet Qui fait d’l’effet Ah ! montrez-vous indulgents Messieurs vous en auriez sûr’ment Fait tout autant Et bon garçon Le président répond : (au refrain) | M’ssieur Durand d’un air vainqueur Allait la bouche en cœur Quand d’vant lui le fripon Voit un jupon Il s’approche et parlant bas En suivant pas à pas Il commence un discours Sur les amours La bell’ se retourne alors Sapristi ! quels remords J’ai pas d’chance : ah ! vraiment ! C’est bell’ maman ! Si j’ai dit que j’vous aimais Croyez-moi j’l’ai pas fait exprès : Ca n’est pas vrai Ah ! bell’ maman C’est la faute au printemps (au refrain) Dans les tramways, dans le train Ou l’métropolitain C’est comm’ dans l’omnibus D’la ru’ Picpus Quand reviennent les beaux jours Tout l’mond’ frisonn’ d’amour Voyageus’s, voyageurs Et l’conducteur Sur la plat’ forme, un gandin D’ sa voisine pinc’ la main Pendant qu’un beau gaga Lui pinc’ le bras. Un troisiem’ fait les yeux doux Et dit en lui pinçant les g’noux : « J’en pinc’ pour vous. » L’cocher, malin Fredonne ce refrain : (au refrain) |