20 février 2008
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Piétinant le pavé d’un escarpin menu,Elle attend en montrant un doigt d’impatience,Trahissant l’intérêt que revêt l’échéanceDu rendez-vous auquel l’amour est convenu.Le pigeon tournoyant dans l’air frais du matinDessine son reflet au canal saint Martin.En levant son menton elle étend son regardPour tenter de percer dans la foule grouillanteUn signe, une couleur, gratifiant l'attenteEn berçant son désir d’une marque d’égard.Le pigeon tournoyant dans des reflets satinFrôle le quai luisant au canal saint Martin.La crainte a détrôné le simple agacementQue le retard fait naître au temps qui s’évaporePour celle ressentant que sa flamme dévoreLe moindre des instants d’un troublant sentiment.Le pigeon tournoyant sur fond de ciel déteintHésite à se poser au canal saint Martin.Elle entend son espoir lentement succomber,Au carillon de fer martelant à chaque heureLa marche de l’aiguille agissant comme un leurreEt laisse ses deux bras, doucement, retomber.Le pigeon tournoyant dans un vol libertinS’éloigne dans l'azur au canal saint Martin.Ses grands yeux abaissés sur le trottoir marbré,Elle prend le chemin des jours de solitudeQu’elle pensait bannir en toute latitudePour s’en aller, enfin, sous un soleil ambré.Le pigeon tournoyant dans le jour qui s’éteintN’est qu’un point au-dessus du canal saint Martin.