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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 19:53
Piétinant le pavé d’un escarpin menu,
Elle attend en montrant un doigt d’impatience,
Trahissant l’intérêt que revêt l’échéance
Du rendez-vous auquel l’amour est convenu.
 
Le pigeon tournoyant dans l’air frais du matin
Dessine son reflet au canal saint Martin.
 
En levant son menton elle étend son regard
Pour tenter de percer dans la foule grouillante
Un signe, une couleur, gratifiant l'attente
En berçant son désir d’une marque d’égard.
 
Le pigeon tournoyant dans des reflets satin
Frôle le quai luisant au canal saint Martin.
 
La crainte a détrôné le simple agacement
Que le retard fait naître au temps qui s’évapore
Pour celle ressentant que sa flamme dévore
Le moindre des instants d’un troublant sentiment.
 
Le pigeon tournoyant sur fond de ciel déteint
Hésite à se poser au canal saint Martin.
 
Elle entend son espoir lentement succomber,
Au carillon de fer martelant à chaque heure
La marche de l’aiguille agissant comme un leurre
Et laisse ses deux bras, doucement, retomber.
 
Le pigeon tournoyant dans un vol libertin
S’éloigne dans l'azur au canal saint Martin.
 
Ses grands yeux abaissés sur le trottoir marbré,
Elle prend le chemin des jours de solitude
Qu’elle pensait bannir en toute latitude
Pour s’en aller, enfin, sous un soleil ambré.
 
Le pigeon tournoyant dans le jour qui s’éteint
N’est qu’un point au-dessus du canal saint Martin.
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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 09:33
A l’aube, les bestiaux se mirent à périr,
Animaux se couchant pour se laisser mourir,
De l’âne au bouquetin.
Suivis par les serpents s’éteignant en silence
Malgré la reptation en longue pénitence.

Et il y eut un soir, il y eut un matin.

Les oiseaux sans un cri tombèrent à leur tour
Foudroyés en plein vol, de l’ibis au vautour,
En danse de pantin.
Le ventre des poissons effleura la surface,
Cadavres pourrissant de la fin d’une race.

Et il y eut un soir, il y eut un matin.

Notre grand lumignon ne s’en vint plus briller
Privant de ses rayons un ciel écarquillé
De voir terni son teint.
La nuit ne put trancher ayant perdu fortune
De l’éclat argenté de son croissant de lune.

Et il y eut un soir, il y eut un matin.

Les arbres pétrifiés en poses de martyrs
Laissèrent aux rameaux la récolte blettir
Vers son triste destin.
S’enfonça dans les mers le sec appelé terre
Faisant seules les eaux en derniers légataires.

Et il y eut un soir, il y eut un matin.

Le ciel dans un éclair disparut sans un bruit
Laissant partir les eaux tout au fond de la nuit
Dans l’espace lointain.
La terre de nouveau devint informe et vide
Planète sans couleurs aux ténèbres sordides.

Et il y eut un soir, il y eut un matin.

Alors la Voix tonna contre l’humanité
Ne sachant pas saisir les opportunités
Offertes dans l’espoir :
« Polluer,guerroyer, actions trop coutumières
Pour ces gens disparus. Je coupe la lumière ! »

Et il y eut un soir.

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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 09:26
Voici un texte qui va paraître dans le prochain webzine "Reflets d'Ombres". C'est un magazine du web traitant de littérature fantastique et sombre.


Pour consulter ce magazine, voici le lien : www.litterature-fantastique.info/



Deux âmes dans la nuit quittent leur sépulture
Spectres blancs, décharnés, au contour ondoyant
Flottent dans le brouillard dans un bruit d’ossature
Et scrutent les tombeaux d’un regard effrayant.

Eclairés chichement du falot de la lune,
Avançant en silence au milieu des caveaux,
Les deux esprits palots, en attendant la brune,
Cherchent à retisser leurs lointains écheveaux.

Ils s’arrêtent pensifs en observant les stèles,
Et lisent d’un œil creux le nom du trépassé,
En cherchant par tous ceux ayant laissé séquelles,
A raviver le temps de leur lointain passé.

Souvenirs çà et là incrustés dans la pierre
Couverte d’un humus, verdoyant cafetan,
Apportent des senteurs de fleurs de cimetière
Réveillant des regrets du vieux monde d’antan.

Même l’odeur du buis planté dans chaque allée
Rappelle ce jardin entourant la maison,
Où passaient les printemps sous la voûte étoilée
Et l’effluve devient une triste oraison.

Ils approchent, priant, de la Croix suspendue
Sur laquelle est le Christ dans sa crucifixion
L’implorant de sonner l’heure tant attendue,
Où l’univers des morts voit la résurrection.

Puis retournent courbés garnir la catacombe
Pour continuer au noir leurs siècles de trépas
En regrettant qu’ici, au pays d’outre-tombe,
Dans le froid du linceul, les morts ne pleurent pas.


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3 septembre 2007 1 03 /09 /septembre /2007 21:27
La Moldau (Vltava en Tchèque) est une rivière de la république Tchèque qui traverse la Bohème, passe à Prague avant de se jeter dans l'Elbe.
Le compositeur tchèque Bedrich Smetana  (1824 - 1884) est l'auteur de poèmes symphoniques Ma Patrie parmi lesquels figure La Moldau. En écoutant son oeuvre symphonique, on peut suivre le cours de cette magnifique rivière, de sa naissance jusqu'à l'instant où elle se jette dans l'Elbe dont-elle est un des affluents.

J'ai tenté l'exercice de retranscrire en vers les notes de cette symphonie. Les mélomanes jugeront du résultat.


Un air papillonnant d’une flûte en roseau,
Un léger pincement d’un doigt sur une corde
Et l’on entend déjà le petit chant de l’eau
Qu’un vent de violons enveloppe et déborde.

Et il descend, descend jusqu’au bout de l’archet,
Ce ruisseau ravissant traversant la Bohème
Qui valse sur un air tout bien endimanché
En faisant miroiter ses éclats de diadème.

Au milieu des forêts, gîtes des farfadets,
S’écoule son courant, étiré par un cuivre,
Où s’abreuve un grand cerf qui, roi des cervidés,
Entend le son du cor dans le bois le poursuivre.

Puis son onde frissonne aux accords guillerets
Annonçant sur la rive une fête champêtre,
Egayant les blés mûrs colorant les adrets
Et dont les chants joyeux s’en viennent la repaître.

La nuit tout en douceur tend son voile bleuté
En laissant s’échapper, des cordes de la harpe,
Les douces roussalkas qui, dans la pureté,
Portent pour seuls atours les astres en écharpe.

Saint-Jean est annoncé en torrent de hautbois,
Cymbales percutant les vagues sur la roche
Et écument les eaux, des remous aux abois,
Contre les percussions au son qui s’effiloche.

Le calme enfin revient, le flot majestueux
Avance dans son lit, orchestre sur la vague,
Salue Vysehrad d’un flux respectueux,
Brûle ses violons en l’honneur du vieux Prague.

Elle arrive sereine au bout de son destin,
Et s’en vient pour mourir au timbre de trompette
En jetant ses remous dans l’Elbe qui l’éteint
Apportant à ses eaux une gloire complète.

  Roussalkas : fées des bois

  Vysehrad : vieux quartier de Prague
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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 08:55
Au fond de mon jardin
Au pied de la clôture
Je pense à tous ces mondes
Ouverts aux paladins
Jetant dans l’aventure
Leurs âmes vagabondes.
 
En plissant bien les yeux
J’imagine sans peine
Etre au bout de la terre
En combat périlleux
Pour sauver une Hélène
Contre cent janissaires.
 
Brigand de grands chemins
Je vais faire campagne
Contre tous les cyclopes
Pour ravir à leurs mains
La plus belle compagne,
La douce Pénélope.
 
Je franchis l’océan
Et continue ma course
Au pays des licornes,
En chantant un péan
Coulant comme une source
Surgissant d’un vieux morne.
 
Je suis tel un oiseau
Volant plus loin au large
Dans mes pensées vivaces.
Mon cœur est un roseau
Se pliant à la marge
Des grands vents de l’audace.
 
J’entends derrière moi
Une voix qui m’appelle
Chargée d’une inquiétude :
« Rentre, ne prends pas froid »
Et mes pensées rappellent
Ma vie de platitudes.
 
Les hommes sont ainsi
Cain par les épouses
Mais Abel en leur âme.
Et leur cœur indécis
A une plaie qu’ils cousent
Quand l’Autan les réclame.
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29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 17:06
Sur le patio d’une hacienda,
Sous le soleil de la Castille,
La belle Inès sous sa mantille
A des pensées de corrida.
 
Señorita d’une beauté
Dans tout l’éclat de sa jeunesse
Avec des traits d’une finesse
A incliner la royauté.
 
Ses rêves vont au torero
Vu dans l’arène de Tolède,
A son regard qui la possède
Depuis qu’il tua ses trois taureaux.
 
Elle revoit qu’il la toisa
Avant de porter l’estocade
Et ressentit mille saccades
Battre son cœur qu’il transperça.
 
Sur le patio est Don Fernand
Venu pour lui parler mariage
C’est un seigneur de haut lignage
Déjà très vieux mais avenant.
 
Afin qu’Inès se décidât,
En lui montrant son allégeance,
L’hidalgo offre en réjouissance
Une invite à la corrida.
 
Elle accepte en fermant les yeux
En se jurant sur la Madone
Qu’après les jeux elle se donne
Au matador si prestigieux.
 
Dans l’arène, sous les olé,
Le torero est magnifique
En enroulant ses véroniques
Comme un danseur auréolé.
 
Inès ne peut qu’hurler de peur
Quand le taureau d’un coup s’élance
En trompant bien la vigilance
Du torero percé au cœur.
 
C’est au retour à l’hacienda
Quand le landau passa le Tage
Qu’elle accepta le mariage
Et n’alla plus aux corridas.
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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 23:00
Des parfums aux lourdes senteurs
Emplissent l’air du jour naissant,
Une lampe tout en douceur
Irise le tapis persan.

Des jupons semés en pétales
Sur le parquet de-ci de-là,
Une robe aux plis qui s’étalent
Couvre un dossier de falbalas.

Le balancier d’une pendule
Jette un regard de droite à gauche
En s’agitant d’un air crédule
Au-dessus de cette débauche.

La psyché trône dans un coin
Gardant au fond de sa mémoire
Reflets dont elle fut témoin
En s’affichant sur son miroir.

Du lit défait aux draps froissés,
Par une nuit de grande ampleur,
S’élève le bruit cadencé
D’une femme lâchant ses pleurs.
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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 00:00
Près du lac aux fées réchauffé de rayons
Une nymphe dormait sur un tapis moussu.
En rêvant sagement le corps dans un tissu
Retenu sur son sein par un petit pleyon.
 
Mais l’aquilon taquin descendit la colline
Pour venir dénouer le petit brin d’osier,
Souffler sur le voile, servant de chemisier
Et montrer au soleil une gorge opaline.
 
C’est à cet instant-là, en sortant d’un hallier,
Qu’un faune polisson, le pipeau silencieux,
Découvrit le tableau aux contours licencieux
Qu’il trouva de bon goût bien qu’il fût singulier.
 
Il contempla ravi les formes arrondies
Qu’il se voyait déjà caresser doucement.
Mais comme il avançait une main prudemment
La dormeuse parla, le laissant interdit.
 
Elle rêvait tout haut, d’une voix cristalline,
De ce joli berger ayant ravi son cœur
En semant au flûtiau, un jour pour son bonheur,
Des notes fleurissant en aubade câline.
 
Le faune fut touché par cet amour si pur,
La tête courbée il se rendit au lac
Pour contempler sur l’eau sa face démoniaque
Et convint qu’elle n’a, du pâtre, la sculpture.
 
Laissant cette nymphe à ses pensées sensuelles
Le faune s’en alla sur le bout des sabots
Se disant qu’après tout ce n’est point aux corbeaux
De faire se pâmer les belles tourterelles.
 
Où donc est ce pays ayant en ses forêts
Un satyre au grand cœur respectant un amour ?
Il est bien loin d’ici, le monde qui m’entoure
Ne peut s’enorgueillir de pouvoir le créer.
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8 avril 2006 6 08 /04 /avril /2006 07:46
L’oppression languissante de ma mélancolie
Pèse sur mon cœur en triste symphonie.
Les accords déchirants, en serres de rapace,
Etreignent ma douleur chaque jour un peu plus.
Les arbres de l’automne, ces géants dénudés,
Sont témoins silencieux de mon ombre qui passe.
Les vents froids persifleurs, aux accents acérés,
Lancent leurs mélopées à ma tête baissée.
L’horizon épinglé sur la rose des vents
Pleure ses pétales de la belle saison
Et m’invite à venir, de mon pas de mourant,
Partager la douleur de nos printemps perdus.
J’ai semé ma jeunesse sur des terres arables,
Pour y laisser pousser des mèches de cheveux blancs
En laissant s’envoler mes amours moissonnées.
Je sens venir l’hiver et ses premiers frimas
Qui va m’envelopper dans son manteau froissé.
Mais avant cet instant j’implore que l’on m’accorde
La grâce de pouvoir, pour atténuer ma peine,
Cueillir en mon jardin la fleur tant espérée
Et poser sur sa robe mes lèvres enfiévrées.
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7 février 2006 2 07 /02 /février /2006 09:06
L’oppression languissante de ma mélancolie
Pèse sur mon cœur en triste symphonie.
Les accords déchirants, en serres de rapace,
Etreignent ma douleur chaque jour un peu plus.
Les arbres de l’automne, ces géants dénudés,
Sont témoins silencieux de mon ombre qui passe.
Les vents froids persifleurs, aux accents acérés,
Lancent leurs mélopées à ma tête baissée.
L’horizon épinglé sur la rose des vents
Pleure ses pétales de la belle saison
Et m’invite à venir, de mon pas de mourant,
Partager la douleur de nos printemps perdus.
J’ai semé ma jeunesse sur des terres arables,
Pour y laisser pousser des mèches de cheveux blancs
En laissant s’envoler mes amours moissonnées.
Je sens venir l’hiver et ses premiers frimas
Qui va m’envelopper dans son manteau froissé.
Mais avant cet instant j’implore que l’on m’accorde
La grâce de pouvoir, pour atténuer ma peine,
Cueillir en mon jardin la fleur tant espérée
Et poser sur sa robe mes lèvres enfiévrées.
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