2 septembre 2006
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Tenue bleu horizon sous son casque AdrianLe voilà équipé le poilu magnifiqueCe soldat de vingt ans, heureux et souriantD’aller combattre enfin les hordes maléfiques.Il marche encore avec son pas de citadinPour aller, sûr de lui, jusqu’au front de Verdun.Il arrive épuisé pour défendre la placeMais sous le ciel d’hiver il doit aller là-bas :Sous la pluie d’acier bleu où les corbeaux croassentAux repas réguliers offerts par les combats.Il rampe dans ce champ n’étant plus un jardinSentant monter sa peur sur ce front de Verdun.Dans la boue et le froid, tenaillé par la faim,Buvant de l’eau croupie, il ne peut abdiquerAu milieu des fantômes de milliers de biffinsDont le sang va sécher sur les communiqués.Il se terre de la mort, alignant les andains,Tremblant de tout son corps sur le front de Verdun.Des cris et hurlements déchirent les tympans,Cadavres pourrissants à l’odeur de gangrèneEt le gaz asphyxiant qui partout se répandVoilà le quotidien de ses jours qui s’égrènentIl creuse de ses doigts, devenant ragondin,Pour s’enterrer vivant sur le front de VerdunAprès les tirs d’obus, la vague de germainsDéferle dans l’assaut pour faire place nette.D’une hargne sauvage il combat ces gaminsAvant d’être épinglé par une baïonnette.Il sent venir la mort n’ayant aucun dédainPour cueillir ses vingt ans sur le front de Verdun.Toi qui passe à ce jour loin des champs de bataille,Trop occupé de jouir de ta vie de gandin,D’arrondir ton magot et porter des merdailles,Tu dois tout à ce mort sur le front de Verdun.