23 août 2006
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Dans un vieux pardessus ne valant pas deux sous,Se tenant au comptoir témoin de sa faconde,L’ivrogne titubant de son regard dissousRecherche la lumière éclairant notre monde.Son calice à la main, il se pose en ténorL’index pointé au ciel, faisant face au cénacle,Il lance un gargouillis de voyelles sonoresPour que chaque client puisse entendre l’oracle.Il nous repeint la vie à coups de postillons,Excommunie en gros en jetant l’anathèmeSur tous les saligauds exploitant les couillonsDe trimardeurs mordus par les dents du système.Tout en vidant son verre, il congédie le pape,Ouvre les églises à tous les sans-logis,Notre gouvernement est passé à la trappeEt il impose au bac un test d’œnologie.Il pose des couleurs sur les murs des banlieuesSème des fleurs d’oubli sur les champs de batailleFait cracher les marchands en triplant les tonlieux,Décore les putains d’une pluie de médailles.Mais voyant tous ces cons de pauvres ricaneurs,L’apostrophe grandiose, il lève la tempête,Traverse le bistro en derviche tourneurEn lançant au plafond un saperlipopette !Echouant sur le trottoir tanguant sous ses chaussuresIl décoche à la lune un baiser de pochardEt royal, il dépose une grosse coupureAu fond d’un vieux chapeau tendu par un clochard.