21 juillet 2006
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Alors que le soleil brunissait les ajoncsDéboucha sur la route un convoi de couleursRenvoyées par le bois, passé au badigeon,De vieilles roulottes flottant dans la chaleur.Tiré par des chevaux tout l’ensemble arrivaSur la place du mai et s’installa sitôt.Tous les enfants du bourg poussèrent des vivatsEn voyant se dresser le petit chapiteau.Un chameau s’en vint paître au milieu de deux ânesEt un lama très fier toisa les ricaneurs.Un colosse porta, sous l’œil des paysannes,Quelques fruits bien charnus à deux singes fouineurs.Dans les rues le tambour invita les passantsA coups de rataplan à venir pour trois solsSe remplir les deux yeux d’un spectacle décentMais dont les numéros sont d’une audace folle.Le soir sur la piste sous de grands chandeliersLes artistes firent au public impression,Qui ramena chez lui des rêves singuliersPour oublier un peu une vie sans passion.C’était vois-tu enfant un rare amusementQue les saltimbanques offraient comme une trêve,Nous oubliions les champs le soir en s’endormantPour seulement le temps de voir mourir nos rêves.