17 mars 2006
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Ne me demandez pas au prochain mariageDe faire le pied de grue à la noce du ménageJe m'y ennuie royalement !Mon plaisir à présent, c'est d'aller guilleret,En costume de corbeau en tenant un bouquet,Assister aux enterrements !Car depuis l'autre jour recevant un faire-part,Me conviant à l'église saluer le départDe mon vieil oncle Séraphon.Au milieu des croque-morts veillant sur leur client,Il y avait une fée au physique engageant,Un bien joli petit bouchon !Un vrai rêve éveillé, de mes plus belles nuits.Un corps avec options toutes montées de sérieUne bien belle chaufferette.A partir de l'instant où je l'ai regardéeJ'ai compris que c'est elle qui devait chamboulerMa morne vie d’anachorète.Et depuis ce jour là sans jamais rechignerJe consulte illico, dès que je suis levéLa rubrique nécrologique.Me trouvant aussitôt avec un macchabée,Un vague cousinage, un lien de parentéUne attache généalogique.Peu importe du reste, c’est sans grande importance,Si je dois me plier à toutes les convenances,Du lieu très Saint de l'office.Je retire mes chaussures, je me mets un chapeau,Je chante des cantiques, enfin je prie là-haut,Le brave Dieu qu'est de service.Une seule chose m'importe, c'est de voir celle que j'aimeAu milieu des couronnes, ou bien des chrysanthèmesOrdonner la cérémonie.Une vraie Colombine tapissant d'un linceulLe studio du défunt qui se rincerait l'œilSi sa veuve ne lorgnait sur lui.Certains jours, pas de chance, les morts sont en congés.La faucheuse débordée les laisse lanternerA la grande porte des ténèbres.Je m'rattrape en allant voir mon beau brin de femmeA l'agence de voyages pour ceux qu'ont rendu l'âme,A sa boutique de pompes funèbres.Mais devant la vitrine je n'ose pas entrer.Même si un Christ en croix semble m'encouragerD'un léger signe, d’un coup de tête.Par contre mes amis, ne font le moindre effortPour m'aider à la voir en faisant un peu l'mort,Et provoquer un tête-à-tête.Et pourtant faudra bien qu'un jour je me déclare,Si je veux avec elle, au prochain corbillard,Enterrer ma vie de garçon.Pour coucher auprès d'elle sans laisser mes mains jointes,Faire le missionnaire, sans qu'elle fasse la Sainte,Monter au ciel à discrétion.Si vous trouvez bizarre qu'un amour puisse écloreUn jour de grand départ, dites-vous que pour la mortC'’est pas Noël à la Toussaint.Car être responsable, par un bon coup de fauxD'un battement de cœur, doit gâcher son boulotLui faire une vie d'Saint Valentin !