11 décembre 2005
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Je ne veux pas laisser le tempsNous contraindre à cette habitudeDe s’enfermer douillettementDans une vie de platitude.Prenons le soin de reproduireTout ce qui crée le moindre émoi.N’hésitons pas à nous enfuirTous deux sur de nouvelles voies.Alors jette ce tablier,Mes yeux étant deux polissonsRevêts la robe et chemisierMettant ton corps à l’unisson.Glisse à tes pieds ces escarpinsQui rendent ta jambe si fineEt maintenant tu prends ma mainTu redeviens ma Colombine.Ton Pierrot t’emmène en voyageDans son grand monde de sorcier,Tu verras les blancs estampagesQue le vent crée sur les glaciers.Tu sentiras l’odeur d’épicesSur la voie de Marco Polo,On franchira les précipicesEt les barrières de coraux.Au pays vert des Séminoles,Un vieux chaman, je te prédis,Te montrera ces rossignolsQui ont des chants de paradis.Tu croqueras les pommes d’orDu beau jardin des HespéridesQue je volerai sans remordsAux jeunes vierges intrépides.Tu goûteras aux fruits charnusDe cette corne d’abondanceEt tu verras le soir venuDanser des nymphes en cadence.En partant d’une satrapieLe djinn compagnon d’Aladin,Nous conduira sur son tapisVoir Babylone et ses jardins.Tu toucheras du bout des doigtsLes sept couleurs de l’arc-en-cielEt nous monterons sur le toitDes montagnes effleurant le ciel.Et tu pourras déambulerDans une toile de VermeerT’amusant à faire coulerUn peu de lait d’un blanc lunaire.Nous irons sur l’île aux enfantsEcouter leurs voix de sirèneEt dont le chant te réchauffantFait s’évanouir toutes les peines.Alors il ne faut plus attendrePour voir ces mondes inconnusSur nos draps blancs on va s’étendreJe vais t’aimer sans retenue.